Mytroc

MyTroc, la plateforme solidaire d’échange d’objets et de services

En imaginant la plateforme MyTroc, Floriane et son équipe nous démontrent qu’un mode de consommation alternatif et solidaire est à envisager. Rencontre avec une jeune femme déterminée et  jamais à court d’idées. 


« En réadaptant le troc au monde d’aujourd’hui grâce aux technologies actuelles, nous souhaitons réduire la surconsommation et développer la solidarité et le partage. »


Mytroc, plateforme d'échange d'objets et de services

MyTroc, plateforme d’échange d’objets et de services

Pouvez-vous nous présenter les origines de MyTroc, sa création et l’équipe qui se cache derrière ?

J’ai toujours voulu faire quelque chose d’utile et étant plutôt quelqu’un d’engagé dans ma vie de tous les jours. Un soir j’entends au JT l’histoire d’une maman qui organisait du troc de baby-sitting dans son école, et du coup, ça prenait dans tout le quartier. Les parents étaient ravis. J’avais trouvé le truc à faire, étendre le troc pour tout ! Ça fait faire des économies et ça nous permet de consommer de manière plus libre, plus écolo et plus humaine.

A l’époque je travaillais avec Célia dans une école en tant que responsable et prof de théâtre. Célia et moi avons travaillé 3 ans ensemble, et c’est quand elle venait tout juste d’obtenir son diplôme en droit, que je lui ai parlé de mon idée. 

Je me souviens, on était sur le banc de l’école, au fond de la cour. Tout de suite ça nous est apparu comme une évidence, il fallait qu’on monte ce projet ensemble. Le lendemain on commençait à travailler dessus. C’était en novembre 2014. Il fallait cependant qu’on trouve un développeur et une graphiste.

Pour la graphiste je me suis de suite souvenu d’Odile, une fille avec qui j’avais travaillé 2 ans plus tôt dans un centre de loisirs. J’avais eu le coup de foudre pour ses dessins et son univers. Quand je l’ai appelé pour lui parler du projet, elle a tout de suite accepté malgré le peu de budget dont on disposait pour MyTroc.

Et puis, en juin 2015, après plusieurs mois de recherche, on a enfin trouvé Judicaël, le développeur du site. C’est un génie de l’informatique, il a tout fait lui-même ! 2 mois après le site MyTroc était en version 1, on l’a beaucoup testé, et en novembre on a pu sortir la version officielle !

 

Avec MyTroc, quel message souhaitiez-vous véhiculer sur notre façon de consommer aujourd’hui?

Il est vrai que nous avons une dynamique plutôt militante. En réadaptant le troc au monde d’aujourd’hui grâce aux technologies actuelles, nous souhaitons réduire la surconsommation et développer la solidarité et le partage.  Prêter au lieu d’acheter, nous n’avons pas tous besoin d’avoir une perceuse, un barbecue, une imprimante ou autre a la maison, nous pouvons très bien nous emprunter du matériel entre voisins.

Et puis donner, réparer au lieu de jeter, nos vieilles bricoles peuvent être des trésors pour les autres. Recycler, prêter, donner, cela réduit également la surconsommation, le gaspillage, le suremballage, la pollution (usines, transports de marchandises…). Se rendre service aussi, nous avons tous un savoir faire pour aider quelqu’un d’autre et nous somme tous complémentaires. Pour nous, MyTroc aide donc à revaloriser la richesse des activités humaines.

 

Le principe de la monnaie complémentaire commence à faire des adeptes. Pourriez-vous nous en apporter une définition précise ?

Les monnaies complémentaires nous donnent la possibilité de pouvoir consommer de manière plus libre, une alternative au système monétaire actuel qui est maître du jeu et fragile. En effet, elles créent un système économique alternatif plus libre, à valeur ajoutée écologique et sociale. Cela facilite alors les échanges et aident à créer des mécanismes de solidarité et de coopération à plusieurs échelles.

Le succès grandissant des monnaies complémentaires, c’est qu’elles se trouvent au croisement de plusieurs tendances émergentes de la société : la nécessité de réduire ses dépenses dans un contexte de crise, la volonté de se recentrer sur des produits et des services vraiment utiles, le besoin croissant de contacts humains, la démultiplication des possibilités liées aux nouvelles technologies et enfin, l’envie de consommer autrement, de façon plus responsable et écologique.

Nous pouvons retrouver une liberté dont nous avions oublié l’existence et choisir le système dans lequel nous avons confiance. Et sur MyTroc on peut trouver de tout. Quelqu’un pour garder son chat, des conseils pour devenir végétarien, des balades en voilier, de l’hypnose, des massages, de la fabrication de cosmétiques et produits ménagers naturels et bio, quelqu’un qui fait la queue à votre place, du miel bio, des prêts de sacs de voyage, d’outils et des milliers d’objets plus courant.

 

Dans une perspective de cinq ans, comment souhaiteriez-vous voire évoluer l’initiative MyTroc ?

Nous aimerions nous développer à l’international et devenir un système de confiance à part entière. Aussi bien pour aider les gens dans leur quotidien, que pour renouer le lien social. Tout ceci sans oublier le côté écolo qui nous tient à cœur…■



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